Historique

Extrait du protocole
Réunion du 20 février 1878

L’an mil huit cent septante huit, le 20 février, les jeunes gens soussignés réunis par les soins du comité d’initiative désigné ci-devant à l’atelier d’Emile Défago à Illiez, décident et s’engagent à faire venir le nombre d’instruments de musique nécessaires pour leur établissement de société de musique instrumentale.(...)
 Henry Défago, Cyrille Ecoeur, Trombert Augustin, Euchariste Durier, Jules Défago, Emile Défago, Stanislas Défago, Avanthay Séraphin, Pierre Ecoeur.
Réunion du 8 mai 1878
Le 8 mai, même année que ci-dessus, la société de musique instrumentale à procédé à la nomination d’un comité provisoire qui fonctionnera jusqu’à ce que la société aie adopté un règlement.(...)
Réunion du 30 mai 1878
Dans la réunion de ce jour, la société réunie au complet a adopté le règlement en tête de ce présent livre.(...) Ainsi naquit l’ «Echo de la Vallée...»

Ces vaillants novateurs étaient loin de se douter qu’à côté de leurs multiples difficultés matérielles: achat coûteux d’instruments, salaire d’un professeur, location d’un local…, ils auraient à lutter avec persévérance contre la vague de contestation qui ne tarda pas à se manifester dans un certain milieu, et à s’opposer à une innovation qui ne devait être autre chose, à leur vue, qu’une débauche favorisant la danse si rigoureusement proscrite et si sévèrement condamnée. Ces mélomanes firent front, engagèrent un professeur de Monthey. On se souviendra longtemps du M. César Zum Offen.

Après deux ans d’efforts, de répétitions plus ou moins difficiles, ils entreprirent leurs premiers essais de marche sur la route d’Illiez au Charnex, et ce, sous le regard railleur des opposants massés par petits groupes, prêts à ironiser au moindre faux pas.

Est-ce l’émotion, le trac? Enfin il paraît que ce ne fut pas brillant… Peu à peu, grâce à leur ténacité, le groupe se perfectionna, les rangs se complétèrent et leur courage triompha. La population eut de plus en plus d’estime à l’égard de la société, la découvrit et apprit à l’apprécier dans les différentes manifestations villageoises.

Deux ans après leur fondation, le 22 novembre 1880, jour de la Ste-Cécile, ils inaugurèrent leur drapeau.

Les premières grandes sorties de nos vaillants musiciens sont pour nos amis de Champéry, Morgins et Troistorrents, ce qu’ils appelaient “une excursion de plaisir”, et que nous nommons aujourd’hui “Giron”.

Le protocole mentionne leurs succès, la largesse en vin des amis de la Vallée, mais reste par contre très discret sur le retour de ces joyeuses équipées. L’ «Echo de la Vallée», dans son long et paisible cheminement, a participé avec succès à de nombreux concours et fêtes. Leur premier festival date du 4 juin 1882 à Vouvry. Il fallait le faire!

De festivals en kermesses, d’une guerre à l’autre, avec des hauts et des bas, le protocole nous emmène aux années 46-47. Leurs toutes nouvelles casquettes bleu marine fraîchement inaugurées se rendent dans le sud de la France: Monte-Carlo, Monaco, Nice, Marseille, où la photo ci-contre a été tirée en mai 1947. Qui dit que les Val-d’Illiens étaient casaniers?…

1963, 27-28 juillet. Après la simple casquette, voilà enfin un costume, un vrai! Depuis le temps qu’on en rêvait…
Merci aux généreux donateurs, qui malgré les obstacles, nous ont accordé leur confiance et permis de grandir…
Mais pas forcément en sagesse… Du reste, dès janvier 1974, même les demoiselles sont acceptées…

Notre Dame de la Garde à Marseille

Aujourd’hui, notre société a gardé toutes les “qualités” d’antan. Elle porte fièrement et aussi dignement que possible les couleurs de sa commune, de l’Espagne à l’Alsace, La Sardaigne, en passant par Muraz et Champéry… Et elle est toujours présente dans les manifestations villageoises importantes, aussi bien religieuses que profanes.
Présidée par Emanuel Rey-Mermet, sous l’experte direction de M. Benard Tornay depuis 1992, l’ «Echo de la Vallée» remporte de vifs succès, lors de nos précédents festivals, ainsi que des critiques plus que positives lors de nos passages devant les jurys.
A relever le classement tout à fait honorable de nos jeunes au concours des solistes valaisans et au championnat suisse des solistes, sans oublier notre clique de tambours formée par Rémy Gillabert, une clique que beaucoup de sociétés envient…

Mais de telles satisfactions n’arrivent pas sans efforts: merci aux nombreux musiciens d’ici et d’ailleurs qui consacrent un peu de leur temps à la formation de nos jeunes élèves, ainsi qu’à ceux qui, plus discrètement, en offrent la possibilité par leurs dons généreux.
Cette école de musique représente en effet, pour notre société, l’assurance d’une continuité dans le même esprit que celui induit par les membres fondateurs:

“Dévouement, travail et persévérance”